Fruits & légumes déclassés : qu’est-ce que c’est ?
On entend de plus en plus parler de revalorisation des fruits et légumes dit “moches” afin de diminuer le gaspillage alimentaire. En effet, de plus en plus d’acteurs proposent des solutions pour lutter contre le gaspillage à la source. En France, c’est 11% de la production agricole qui est gaspillée directement chez les producteurs. Mais, concrètement, pourquoi ces produits n’arrivent pas à atteindre les étals de nos magasins ?
Et que pouvons nous y faire chacun à notre échelle ?
Qu’est ce que c’est un produit déclassé ?
Dans le secteur du commerce et de l’industrie on ne parle pas de produits “moches” mais de produits “déclassés”. Un produit dit déclassé ne rentre pas dans les normes des cahiers des charges des GMS (grandes et moyennes surfaces). Il ne peut alors être commercialisé, via ce canal de distribution, avec les produits dits “normaux”.
Il existe 2 types de normes :
– les normes générales portant sur la qualité alimentaire et sanitaire des produits (maturité, qualité…)
– les normes spécifiques basées sur l’aspect des produits (calibre, forme, couleur…)
En France, 40% de la production de fruits et légumes est considérée comme hors calibre ! Prenons l’exemple de la pomme : elle doit faire minimum 90g et les défauts en surface ne doivent pas dépasser 4cm de long pour les défauts de forme allongée. Et ce ne sont pas les seules normes qui encadrent ce produit ! Tous ces critères n’ont donc aucun rapport avec la qualité gustative et nutritive d’un aliment. En effet, un fruit ou légume dit déclassé conserve les mêmes aspects nutritifs que les produits dits normaux. Il ne correspond juste pas aux normes esthétiques du marché.

Comment répondre à ce problème ?
Toutes les normes précédemment évoquées représentent forcément des freins pour les producteurs et pour les circuits courts. Elles ont aussi participé à la normalisation de consommer des produits qui sont parfaits esthétiquement parlant et de rejeter les produits qui comportent un défaut quel qu’il soit. La revalorisation des invendus représente alors une action concrète contre le gaspillage alimentaire. Elle permet aussi de faire évoluer les mentalités des consommateurs.
Des acteurs du marché se positionnent sur cette problématique comme nous chez Atypique. Nous revalorisons les fruits et légumes invendus en rachetant à un juste prix les produits déclassés directement aux producteurs. Puis nous les revendons à un prix intéressant aux acteurs de la restauration collective et commerciale, aux détaillants, traiteurs… En 2022, nous avons sauvés plus de 800 tonnes de fruits et légumes de la poubelle, soit l’équivalent du poids de 160 tracteurs ! Et nous pouvons vous confirmer que tous ces produits sont tout aussi bons que ceux que l’on peut trouver dans un supermarché. 😉
Ce sont plus de 400 clients qui ont fait le choix de s’engager à nos côtés pour sauver toujours plus de tonnes d’invendus et ainsi lutter à leur échelle contre le fléau qu’est le gaspillage alimentaire.

Produits déclassés : quels intérêts ?
Finalement, ces fruits et légumes nous permettent de nous rappeler que la nature est faite de singularités. En plus d’avoir un intérêt nutritionnel et gustatif qui est le même que pour les produits de grande distribution, ils représentent un double intérêt pour le consommateur. Généralement ces produits sont vendus moins chers que les produits “normaux” (intérêt économique) et ils permettent de réduire les conséquences du gaspillage alimentaire (intérêt environnemental). Il est alors important de revoir nos façons de consommer et de se positionner auprès d’acteurs qui participent activement à ce changement et qui apportent des solutions concrètes.